Le décrochage scolaire, le nivellement par le bas institutionnel qui conduit à l’ennui des jeunes sont des problématiques récurrentes, ancrées dans une société où la réussite individuelle semble souvent conditionnée à des critères normatifs rigides. Pour de nombreux jeunes, l’école devient un lieu de frustration plutôt qu’un espace d’épanouissement. À quoi bon suivre un système qui ne les valorise pas, qui les laisse se sentir « inadaptés » ? L’ennui s’installe, nourri par l’impression que leurs aspirations ne sont pas reconnues ou que l’éducation qu’ils reçoivent est déconnectée des réalités.
Cet ennui, couplé à un sentiment d’exclusion, pousse certains vers l’attrait de l’argent facile. Sans perspective concrète, les opportunités illégales semblent soudaines accessibles et gratifiantes, bien que destructrices. La délinquance brutale devient une échappatoire pour ceux qui n’ont pas trouvé de reconnaissance ou de soutien à
Politique de l’échec scolaire : délibérée ou inconsciente ?
La question qui dérange est celle d’une responsabilité politique. Est-ce un échec structurel « accidentel » ou un outil délibéré pour maintenir une partie de la population en marge ? Il est difficile de trancher. D’un côté, le manque d’investissements dans l’éducation, la précarisation des enseignants et la persistance des inégalités territoriales semblent témoigner d’un désintérêt flagrant, sans parler de l’effondrement de l’autorité. D’un autre côté, certains cyniques y découvrent une stratégie pour maintenir un équilibre des pouvoirs, interdisant les classes défavorisées d’accéder à une véritable émancipation.
Les politiques publiques se contentent souvent d’un replâtrage : réformes superficielles, multiplication d’évaluations ou ajustements technocratiques, sans jamais s’attaquer à la racine du problème. Une éducation transformée en simple usine à diplômes ne peut répondre aux besoins profonds des jeunes, ni leur offrir une vision enthousiaste de
La déconnexion avec l’art : une conséquence du manque de culture
Par ailleurs, pourquoi une grande partie de la population semble-t-elle si éloignée de l’art ? L’art, qui pourrait jouer un rôle d’éveil, d’évasion et de réflexion, reste souvent perçu comme élitiste ou inutile. Cela découle, en partie, d’un manque de culture et d’éducation artistique dès le plus jeune âge. Les écoles sacrifient les arts sur l’autel des disciplines jugées “utilitaires”, comme les mathématiques ou les langues. Résultat : une population décérébrée.
Dans un monde où les écrans ont pris le pouvoir, l’effort que demande l’art — regarder, écouter, ressentir, interpréter — semble étranger. Pourtant, l’art pourrait être une alternative puissante à l’ennui et à la dérive, un moyen de se reconnecter à soi-même, de questionner le monde et d’enrichir sa vision.
Que faire pour rapprocher, la population éloignée, de l’art ?
Repenser l’éducation. Valoriser les talents variés au lieu d’imposer un moule unique. Redonner une place centrale à l’art dans la vie de tous. Faire comprendre que l’art n’est pas réservé à une élite, mais qu’il est un langage universel. Et surtout, cesser de fermer les yeux sur une jeunesse qui s’ennuie, qui souffre et qui, par défaut de solutions, choisit la voie la plus immédiate mais aussi la plus destructrice
Pour trouver une explication à la question, je pencherais pour une combinaison des deux facteurs : un désintérêt politique flagrant qui, dans certains cas, se transforme en une stratégie implicite pour perpétuer des inégalités.
Rapprocher les gens de l’art exige une approche à la fois éducative, accessible et inclusive. Beaucoup n’osent pas s’intéresser à l’art simplement parce qu’ils pensent ne pas en avoir “les codes”, ou parce qu’ils estiment que cela ne s’adresse pas à eux. Voici quelques pistes pour briser ces barrières et connecter le public à l’art .
Démocratiser l’accès à l’art
- Rendre l’art gratuit ou peu coûteux dans les musées et les expositions
- Sortir l’art des lieux traditionnels
- Projets participatifs
- Intégrer l’art dans l’éducation dès le plus jeune âge
- Plus d’heures consacrées à l’art à l’école
- Exposer les enfants à des œuvres variées
- Casser l’image élitiste de l’art
- Simplifier le discours
- Mettre en avant des artistes proches du public
- Créer des expériences émotionnelles fortes
- Des installations interactives
- L’art et les nouvelles technologies
- Utiliser les médias et les réseaux sociaux
- Des contenus courts et percutants
- Des collaborations inattendues : Ne pas hésiter à faire collaborer des structures diverses
- Revaloriser l’art comme besoin humain universel
- Faire comprendre que l’art est essentiel : Expliquer que l’art embelli
- L’art comme outil social : Utiliser l’art pour intégrer
- Créer des ponts avec les cultures populaires
- Faire comprendre au public que l’Art est à tout le monde